Certains petits veinards comme Connor MacLeod (aka Christophe Lambert dans Highlander) n’ont pas eu à attendre l’IA pour devenir immortels.
A la suite du décès de son meilleur ami Roman Mazurenko mort accidentellement le 28 novembre 2015, Eugénia Kuyda décide de concevoir un chatbot un peu particulier. En utilisant une intelligence artificielle alimentée par les messages textuels qu’elle avait échangé avec Roman au fil des années, elle a pu mettre en place un avatar virtuel, sorte de chatbot mémoriel, lui permettant à elle et à ses proches d’interagir avec Roman verbalement et par SMS. En simulant des conversations avec son ami décédé, elle offre ainsi un nouveau type de consolation et de continuation de la relation post-mortem.
Nous ne sommes plus très loin de l’épisode « Bientôt de Retour » de la série dystopique Black Miroir, ou l’héroïne Martha perd son compagnon lors d’un accident de la route et le retrouve incarné dans un androïde (robot ayant apparence humaine) après l’avoir ressuscité grâce au service d’une entreprise technologique.
Dans certaines cultures Asiatiques, la relation qu’entretiennent les vivants avec leurs morts est très différentes de nos sociétés occidentales. Le fait de vivre avec ses morts n’est pas tabou. Ainsi, par le biais d’un logiciel 3D, une équipe Coréenne avait « redonné vie » à Nayeon, une fillette de 7 ans, décédée en 2017 des suites d’une leucémie. Sa mère, Ji-sung avait pu retrouver son enfant grâce à une expérience inédite menée par la chaine de télévision MBC. Durant plusieurs mois, les équipes spécialistes en réalité virtuelle ont collecté de nombreuses informations (photos, vidéos, enregistrements sonores…) afin de recréer virtuellement Nayeon.
Mais c’est réellement en Chine que l’immortalité pourrait être à portée de clic grâce à l’Intelligence Artificielle…
En France, c’est en 2016 que le législateur a reconnu et clarifié le droit pour les personnes, ou à défaut leurs héritiers, d’organiser le sort des données personnelles après la mort.
Le réseau social Facebook permet quant à lui depuis plusieurs années de transformer son compte personnel en compte commémoratif à partir de la date de sa mort. Un justificatif de décès permettra ainsi au légataire de gérer le compte, à moins que la personne décédée s’y soit opposée de son vivant.
De nombreux sites Internet comme My good Trust permettent également, à condition d’y souscrire de son vivant, de transférer les droits d’accès à tous ses contenus numériques à un tiers de confiance.
Les entreprises technologiques pourraient finalement bien réussir à matérialiser l’une des promesses des religions, en nous offrant de rejoindre le ciel (ou le cloud) pour l’éternité.